LA GRANDE GUERRE

( Elle rit, c'est tout l'mal qu'ell'sait faire.. )

:::  CHANSONS  :::

QUAND MADELON (chanson populaire)
>> "Quand Madelon" de Louis Bousquet et Camille Robert a été créé au Music Hall, par Charles-Joseph PASQUIER (dit Bach) précédant la guerre, cette marche sentimentale n'obtient pas le succès attendu.

>> Ce thème écrit par Louis Bousquet évoque les relations d'une jeune serveuse avec les soldats. La chanson est adoptée par le 12e régiment d'artillerie et devient pendant la période la plus noire de 1916 le thème favori des troupes. En 1917, la chanson devient également un succès pour les civils.

>> "Quand Madelon" est l'hymne qui allie le rêve romantique des soldats et l'espoir de retrouver les jeux de séduction après l'assaut. Ce thème idéalisé est chanté lors de combat difficile et préfigure aussi la nouvelle femme. "Quand Madelon" est toujours utilisé en 1919, dans de nombreuses adaptations ou parodies revisitées par les auteurs sur cette femme de fiction.

>> "Quand Madelon" restera inséparable des 4 années de souffrance et de gloire.

 

 Année 1913 (Louis BOUSQUET/Camille Robert)


Pour le repos, le plaisir du militaire. 
Il est là-bas à deux pas de la forêt.
Une maison aux murs tout couverts de lierre.
"Aux Tourlourous" c'est le nom du cabaret.
La servante est jeune et gentille.
Légère comme un papillon.
Comme son vin son oeil pétille.
Nous l'appelons la Madelon.
Nous en rêvons la nuit, 
nous y pensons le jour.
Ce n'est que Madelon, 
mais pour nous c'est l'amour.

Quand Madelon vient nous servir à boire.
Sous la tonnelle on frôle son jupon.
Et chacun lui raconte une histoire.
Une histoire à sa façon.
La Madelon pour nous n'est pas sévère.
Quand on lui prend la taille ou le menton.
Elle rit, c'est tout l'mal qu'ell'sait faire.
Madelon, Madelon, Madelon.

Nous avons tous au pays une payse.
Qui nous attend et que l'on épousera.
Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise.
Ce qu'on fera quand la Classe rentrera.
En comptant les jours on soupire. 
Et quand le temps nous semble long.
Tout ce qu'on ne peut pas lui dire. 
On va le dire à Madelon.
On l'embrass' dans les coins. 
Ell'dit: "Veux-tu finir...".
On s' figur' que c'est l'autr', ça nous fait bien plaisir.

Quand Madelon vient nous servir à boire.
Sous la tonnelle on frôle son jupon.
Et chacun lui raconte une histoire.
Une histoire à sa façon.
La Madelon pour nous n'est pas sévère.
Quand on lui prend la taille ou le menton.
Elle rit, c'est tout l'mal qu'ell'sait faire.
Madelon, Madelon, Madelon.

Un caporal en képi de fantaisie. 
S'en fut trouver Madelon un beau matin.
Et, fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie. 
Et qu'il venait pour lui demander sa main.
La Madelon, pas bête, en somme, lui répondit en souriant :
"Et pourquoi prendrais-je un seul homme. 
Quand j'aime tout un régiment ?
Mes amis vont venir. Tu n'auras pas ma main, 
J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin".

Quand Madelon vient nous servir à boire.
Sous la tonnelle on frôle son jupon.
Et chacun lui raconte une histoire.
Une histoire à sa façon.
La Madelon pour nous n'est pas sévère.
Quand on lui prend la taille ou le menton.
Elle rit, c'est tout l'mal qu'ell'sait faire.
Madelon, Madelon, Madelon.


    
Charles-Joseph PASQUIER, dit Bach

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