LA GRANDE GUERRE

( L'enfant redevenir, loin de la boue... )

:::  CHANSONS  :::

LOIN DE LA BOUE

 Auteur/Compositeur : Yannick - Arrangements : Pascale


Ici, c'est l'hiver, ici, c'est l'enfer.
Sous les pluies de plomb, d'acier, de fer.
Décor affligeant de tranchées de cratères.
Sur le sol de France, ici, c'est la guerre.
Ici, je patauge dans la boue et la chair.
Dans ce cloaque d'entrailles et de terre.
Le ciel est si bas qu'il me touche, qu'il m'enterre.
La mort me tend ses bras, me caresse de ses serres.

Mourir, si loin de toi ma mère,
dans mon dernier soupir je chercherai tes mains.
Mourir, si loin de toi ma mère,
dans tes bras me blottir loin de la boue.

Ces monstres d'acier, nés d'un siècle prospère.
Jour après jour grondent, vocifèrent.
Leurs salves profanent d'innombrables cimetières.
Leurs desseins macabres préparent nos mises en terre.
Quand je me terre qu'il n'y a plus rien à faire.
Je délivre aux dieux une énième prière.
Souillé par la chair et le sang de mes frères.
J'ai peur, je t'implore, je te pleure, ma mère.

Mourir, si loin de toi ma mère,
dans mon dernier soupir je chercherai tes mains.
Mourir, si loin de toi ma mère,
l'enfant redevenir loin de la boue.

Quand le ciel se lève, que l'étau se desserre.
Brumes et brouillards cèdent à la lumière.
Vision irréelle d'un funeste univers.
De corps qui s'amoncellent sur la plaine meurtrière.
Quand les armes se taisent un instant éphémère.
Je rends grâce aux cieux dans un vœu solitaire.
Je remets mon âme à tous les dieux de la terre.
Attendre entre deux larmes la relève salutaire.

Mourir, si loin de toi ma mère,
dans mon dernier soupir je chercherai tes mains.
Mourir, si loin de toi ma mère,
dans tes bras me blottir loin de la boue.

L'ordre est donné, la France en sera fière.
Pour ceux qui sont tombés, pour ceux qui me sont chers.
Pour ce mètre carré, ce petit bout de terre.
Regagner la tranchée abandonnée hier.
Alors, je vais mourir aujourd'hui ou demain.
Dans mon dernier soupir, je chercherai ses mains.
Je verrai son sourire, ses bras comme un écrin.
Je viendrai m'y blottir loin de la boue de Verdun.

Mourir, si loin de toi ma mère,
dans mon dernier soupir je chercherai tes mains.
Mourir, si loin de toi ma mère,
l'enfant redevenir loin de la boue...

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